Les vendanges 2018 ont été très précoces à Bordeaux. En effet, les premières grappes ont été récoltés dès la deuxième moitié du mois d’Août, sous des journées ensoleillées et des nuits fraîches. Alors, un mois après les vendanges 2018, revenons sur un millésime mis en danger par les conditions climatiques mais extrêmement prometteur après un été ensoleillé…
Vendanges 2018 : Un été bienfaiteur
Jamais l’adage « après la pluie, le beau temps » n’aura été autant vérifié dans les vignes bordelaise en cette année 2018. Au grand soulagement des viticulteurs ! Souvenez-vous, au printemps dernier, les épisodes de grêle avaient été très destructeurs pour les vignes. Même les canons à neige n’avaient pas suffit à enrayer la colère de Mère Nature. Vous comprendrez qu’après la très petite récolte 2017 (-39%) due au gel, le millésime 2018 était très attendu. Malheureusement, les orages de grêle du mois de Mai ont touché 10.000 hectares dans le Médoc, les Graves, le Sauternais, l’Entre-Deux-Mers… La plupart des vignobles, surtout dans le Blayais, ont été victimes d’une perte considérable des premières maturations.
Mais, c’est finalement le mildiou qui causera par la suite les plus gros ravages sur le vignoble Bordelais. En effet, le climat humide, dû aux fortes pluies du printemps et du début de l’été, a été propice à cette algue-champignon microscopique. La contamination s’est même étendue jusqu’au bassin méditerranéen, du jamais vu depuis 50 ans… Finalement, pour les vignobles qui ont été touchés par le mildiou, les rendements sont inférieurs mais sans aucune incidence sur la qualité du millésime 2018.
En effet, après toutes ces catastrophes qui auraient pu laisser craindre le pire pour les vendanges 2018, l’été est devenu très sec. Ce changement a permis de limiter le développement du mildiou sur les feuillages et de concentrer la maturation des tanins. Ainsi, le président du CIVB Allan Sichel et son vice-président Bernard Fargues, parlent d’ailleurs de « vins riches, complets, denses et équilibrés« . Le millésime s’annonce même digne des plus grands selon certains professionnels. C’est d’ailleurs ce que nous confirmait Basile Tesseron : « Les vendanges 2018 ont été les plus longues depuis 30 ans au Château Lafon Rochet. Nous pensons produire cette année un millésime exceptionnel« . Dans l’ensemble, le Médoc a eu de beaux rendements notamment sur les Merlots, très gourmands. A Saint-Emilion, les mots clés du millésime sont « fraîcheur et concentration« . On se dirige donc, sur l’ensemble des appellations, vers un millésime 2018 épatant d’après les premier jus !
Rassuré sur la qualité, qu’en est-il de la quantité ?
Vendanges 2018 : retour à des volumes « moyens »
Après plus d’un mois de vendange, le bilan est tombé hier : la récolte 2018 est estimée à 5,1 millions d’hectolitres, soit environ la moyenne annuelle constatée sur cette dernière décennie. Ainsi, les allocations devraient revenir à la normale et les prix ne devraient pas être impactés pour ce millésime 2018. Une aubaine lorsque l’on sait que sur le plan de la commercialisation, les ventes des vins de Bordeaux sont en baisse, notamment dans le secteur de la Grande Distribution (-5% en volume). A l’export, même si les volumes ont baissé de 1%, la valeur a progressé de 9% pour atteindre 2,142 Md€.
Finalement, le millésime a surtout été difficile pour les vignobles en bio et biodynamie. En effet, face à cette épidémie de mildiou, il a été très difficile pour eux de maintenir leur récolte alors que leurs traitements naturels étaient lessivés par les pluies régulières. Ainsi, Allan Sichel précise que « 2018 va laisser des traces chez les viticulteurs qui vont vouloir verrouiller et être prudents pour limiter les risques car ils ne pourront pas se permettre une troisième année difficile en 2019. On devrait même avoir des déconversions bio ». Un coup dur lorsque l’on sait qu’il faut 3 ans afin de récupérer la certification bio (retrouvez notre article sur les démarches pour la certification). Pourtant, le CIVB reste confiant et précise que 60% du vignoble bordelais est désormais certifié par une démarche environnementale, contre 55% en 2016 et 35% en 2014 comme nous l’explique La Tribune dans son article.
Pour conclure, les vendanges 2018 se sont déroulés sous les meilleurs auspices grâce au retour du soleil et de la chaleur fin Juillet. La récolte a finalement été fructueuse puisque les volumes restent égaux à ceux de la décennies, à point nommé après une récolte 2017 compliquée. Maintenant, rendez-vous après quelques mois de vinification pour les premières dégustations Primeurs 2018…
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