Millésime 2017 : les dégustations viennent de se terminer à Bordeaux. Ce millésime a suscité beaucoup d’interrogations dans le milieu viticole. Certes, en cette deuxième semaine d’Avril ont manqué à l’appel quelques châteaux, faute de production, et quelques acheteurs, faute de moyen de transports. Mais ces aléas ne peuvent avoir raison de notre enthousiasme lorsqu’un nouveau millésime pointe le bout de son nez. Alors, qu’en est-il vraiment de ces Primeurs 2017 ?
Millésime 2017 : Retour sur des conditions climatiques extrêmes.
La récolte française 2017 est amputée de presque 20% de sa production et c’est une tendance que nous retrouvons chez nos voisins européens : moins 23% en Italie, moins 15% en Espagne, moins 10% en Allemagne. Cette fois, le coupable est le même responsable que celui des fantastiques précédents millésimes 2015 et 2016 : le climat. Non pas qu’il fut plus chaud, plus froid, plus sec ou plus humide. Il fut surtout un peu tout à la fois. Ainsi, les gelées du mois d’Avril, conjuguées à une sortie de bourgeon précoce, ont été dommageable et c’est entre 20% et 100% d’une récolte qui disparaît dans le noir glacial des nuits de fin Avril. Mais il serait injuste de rester sur cette appréciation générale. Tout n’a pas gelé. Par la suite, la floraison de la vigne s’est, elle, déroulée dans d’excellentes conditions laissant présager du très bon. Enfin grâce à une main d’œuvre extrêmement qualifiée, les vendanges et les vinifications se sont déroulées pour le mieux (taille spécifique, tri ultra minutieux à la vendange, etc…).
Alors, effectivement, le millésime 2017 partait avec un certain désavantage. Oui, le gel a son importance sur les rendements, notamment sur la Rive Droite. Mais gel ne veut pas dire baisse de la qualité, loin de là. A l’heure où la viticulture Bordelaise se veut à la pointe du progrès et de la compréhension du terroir, le seul juge de paix reste la dégustation.
Millésime 2017 : Compte rendu des dégustations tant attendues.
Avant tout, il était important de faire remarquer que, Rive Gauche, les superficies classées en 1855 n’ont que peu gelée. Pareil phénomène Rive Droite, où les vignes produisant le premier vin ont beaucoup moins souffert que les jeunes vignes sur les nouveaux terroirs. Ainsi, les réductions de volume sont souvent plus importantes sur les 2nd vins. Loin d’être ordinaire il était clair que ce millésimes 2017 réserverait de belles surprises.
Revenons maintenant sur nos premières impressions. Ce précoce 2017 montre chez certains de belles acidités, de la matière, parfois beaucoup de croquant, de belle fraîcheur, des vins très juteux Rive Droite, de supers équilibres Rive Gauche. Si l’on devait absolument le comparer à ses ancêtres, il se rapprocherait alors plus d’un millésime 2014, tout en étant plus aromatique. Ce sera un millésime surement plus accessible que 2011, plus intense que 2006, plus friand que 2004. Bref, 2017 c’est avant tout 2017.
Cette année, les Grands Vins se trouvent là où le vigneron et le terroir sont en pleine harmonie. Là où les techniques de culture, de récolte et de vinification sont encore plus précises grâce à de nouvelles pratiques. On remarquera notamment le grand nombre de propriétés ayant emprunté le virage du Bio ou de la Biodynamie, tout en s’étant armé de nouveaux chais, de nouveaux tris, etc… A noter cette année un fort usage du tri à bain densimétrique au détriment de l’optique. En somme, l’expertise et le savoir-faire ont été les maîtres mots de ce millésime 2017.
Ainsi, la Rive Gauche, nous offre des vins délicats et élégants, charmeurs et soyeux en bouche. La Rive Droite, quant à elle, nous révèle aussi quelques pépites, marquées par le fruit, le volume, et des longueurs en bouche remarquables.
Les points communs de ce millésime 2017 ? Le croquant, le voluptueux, le soyeux… C’est d’ailleurs ce qu’en atteste les notes et les commentaires déjà publiés par James Suckling, le Wine Spectator ou encore le Wine Enthusiast.
Millésime 2017 : Quid des Sauternes et des Blancs ?
Un grand millésime à n’en pas douter mais, là où les appellations « mono-couleur » n’ont subies « que » le gel, Pessac Léognan a eu le droit à la grêle. Pour les survivants, 2017 offre des vins d’une grande fraîcheur, très brillants, avec une délicate intégration du bois ajoutant ce qu’il faut de matière sans pour autant alourdir le résultat. Et tout est très homogène, d’une propriété à l’autre. C’est un grand millésime.
Pour les Liquoreux c’est une histoire de matière. Il y a eu peu de trie, signe d’un développement homogène de la pourriture noble. Si vous aimez l’opulence, le crémeux, l’onctuosité, il y en a, et des superbes. Si vous aimez l’exotisme, la tension, la brillance, il y en a aussi. Comme d’habitude on peut compter sur Sauternes/Barsac pour offrir des vins sublimes, accessibles à toutes les bourses, aux capacités de vieillissement inégalées.
Finalement, le résumé de cette semaine de dégustation serait que chaque propriété est restée fidèle à son style, à sa signature, ou nous a réservé de formidables suprises. Maintenant, il nous reste plus qu’à attendre les mises en marché pour être fixé sur les prix de cette campagne 2017 !
Rendez-vous dans quelques jours pour le départ de cette campagne Primeur 2017 ! En attendant, n’hésitez pas à nous contacter pour obtenir plus d’information concernant les dégustations du millésime 2017 en cliquant ici.
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